TÉMOIGNAGE FIV ROPA : Notre famille est née à Barcelone
- mylène BASTIDE LOPEZ
- 23 juin
- 3 min de lecture

Nous sommes en couple depuis presque huit ans maintenant. Nous vivons à Aix-en-Provence, une ville que nous adorons et ça fait cinq ans que nous vivons ensemble, entourées de nos amis, d’un chat très bavard, et d’une envie irrépressible de fonder une famille.
Depuis longtemps, l’idée de devenir mamans était présente. C’est après un été où nous avons gardé les enfants d’une amie que l'évidence est arrivée : nous étions prêtes. Nous voulions ce projet ensemble, en tant que couple, dans un engagement profond et après quelques recherches, la PMA en France nous semblait naturellement la première option.
Mais très vite, nous nous sommes heurtées à la réalité des délais. Pour une IAD il fallait d’abord passer par une série de rendez-vous médicaux et psychologiques, puis attendre plus d’un an sur liste. Cette attente, cette incertitude, ce manque de fluidité dans le parcours nous ont vite découragées.
Nous avons commencé à explorer les possibilités à l’étranger, et c’est assez naturellement que nous nous sommes tournées vers l’Espagne. Nous avons des amis à Barcelone, ce qui nous rassurait, et après avoir lu de nombreux témoignages, nous avons été séduites par la clinique Girexx. Ce qui nous a plu lors de notre premier contact : leur approche chaleureuse mais aussi très pro : c’était exactement ce qu’on cherchait.
Au départ, nous pensions partir sur une IAD. Lors de notre premier entretien en visio avec le médecin une autre option a émergé : la FIV ROPA.
Cette méthode (que nous ne pouvions pas faire en France) nous a profondément touchées. Elle permet une véritable co-maternité : l’une porte l’enfant, l’autre fournit ses ovocytes. C’est un lien biologique partagé, une façon de vivre cette maternité ensemble, dans nos corps respectifs.
Après réflexion, nous avons décidé que ce serait Marion qui porterait l’enfant, et moi (Claire), qui donnerai mes ovocytes. C’était un choix évident pour nous : Marion avait plus envie de la grossesse, et moi je ressentais un désir très fort de transmettre une part de moi-même à notre futur bébé.
Les étapes se sont enchaînées. D’abord, toute la phase de stimulation ovarienne pour moi. Les piqûres quotidiennes, les contrôles échographiques, les hauts et les bas hormonaux… Ce n’était pas de tout repos. Je me suis parfois sentie fatiguée, irritable, un peu perdue dans ce corps qui ne m’appartenait plus tout à fait. Mais Marion a été incroyable, présente à chaque instant, douce et pleine de patience...
Le jour du prélèvement est arrivé vite. J’étais stressée, mais tout s’est bien passé. Quelques jours plus tard, la coordinatrice nous a appelées pour nous dire que plusieurs embryons avaient évolué parfaitement : nous avions la chance d’avoir 6 blastocystes !
L’un d’eux a été transféré dans l’utérus de Marion, et les autres ont été vitrifiés.
Le transfert a été un moment très fort. Nous étions là toutes les deux, main dans la main, les yeux brillants. C’était comme un point de bascule dans notre vie.
L’attente des deux semaines suivantes a été l’une des périodes les plus longues et émotionnellement intenses de notre vie. Entre l’espoir fou et la peur du vide. Et puis, le test est revenu… positif. Nous avons pleuré, ri, tremblé. Et quelques semaines plus tard, à l’échographie, le choc : deux cœurs battaient. Nous allions avoir des jumeaux. Deux garçons.
La grossesse a été à la fois belle et stressante. Marion a eu un suivi très régulier, et moi j’étais là à chaque rendez-vous, à chaque mouvement senti. Nous avons vécu cette grossesse à deux, intensément, comme un projet fusionnel.
Nos garçons sont nés un matin de juin, à 36 semaines. En bonne santé. Magnifiques.
Aujourd’hui, ils ont deux ans. Ils courent partout, rient aux éclats, nous épuisent et nous émerveillent à chaque instant. Être mères ensemble, c’est un cadeau immense. Et savoir que nous les avons portés à deux, chacune à notre manière, donne à notre histoire une profondeur encore plus grande.
Nous n’oublierons jamais l'équipe Girexx, les traitements, les piqûres, les kilomètres, les rendez-vous. Mais surtout, nous n’oublierons jamais l’immense bonheur de ce jour à Barcelone, où tout a commencé.
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